Quels sont les objectifs de l’initiative ?
En 2021, le Conseil fédéral a bloqué l’accord-cadre avec l’UE et a complètement gelé la politique européenne. Le Conseil fédéral a annoncé en 2023 vouloir enfin élaborer un mandat de négociation avec l’UE et les négociations officielles ont commencées il y a peu. L’issue n’est cependant pas encore garantie. L’initiative Europe veut y remédier par un article constitutionnel et clarifier enfin les questions institutionnelles avec l’UE. Le texte de l’initiative vise à inscrire dans la Constitution les relations avec l’UE et les objectifs de la politique européenne de la Suisse. Depuis 2014 déjà, la Suisse ne fait plus partie d’Erasmus+, ce qui a de graves conséquences pour le paysage universitaire suisse et ses étudiant·e·s. Maintenant, l’initiative Europe a été lancée.
Pourquoi l’UNES participe-t-elle ?
L’UNES fait partie de l’Alliance européenne, qui se compose entre autres de l’Opération Libero, des VERTE-E-S suisses, de suisseculture et de La Suisse en Europe. Pour les étudiant·e·s de Suisse, il est essentiel d’avoir à nouveau accès aux programmes européens d’échange et de recherche. C’est pourquoi l’UNES soutient l’initiative européenne, afin d’éviter une nouvelle érosion des relations Suisse-UE et que la Suisse rejoigne Erasmus+ le plus rapidement possible.
Ce qu’Erasmus+ apporte aux étudiant·e·s suisses
Le programme de remplacement SEMP n’est pas seulement beaucoup plus compliqué sur le plan administratif, il est également plus cher pour les étudiant·e·s. De plus, le choix des universités est nettement plus limité. Les universités européennes de pointe comme Cambridge ou Madrid n’acceptent pas d’étudiant·e·s suisses sans Erasmus. En outre, chaque université doit négocier individuellement l’échange avec ses partenaires européens, ce qui représente un travail considérable. Dans le cas de l’université de Zurich, il s’agit de pas moins de 400 contrats individuels. Les institutions suisses ne peuvent pas coordonner les projets, car la Suisse n’a que le statut de pays tiers. C’est un inconvénient majeur pour le paysage éducatif, mais aussi pour les organisations de jeunesse.
La participation de la Suisse au programme Erasmus+ 2021-2027 offre également des avantages essentiels pour le système de formation dual de la Suisse. Le programme d’échange permet d’accroître l’attractivité et la qualité de la formation professionnelle initiale et supérieure en favorisant l’internationalisation, les méthodes d’enseignement innovantes et l’échange de bonnes pratiques. Cette participation renforce les chances sur le marché du travail et le développement des compétences professionnelles, linguistiques et sociales grâce à des coopérations internationales et des stages professionnels. L’accès aux réseaux européens et aux centres de compétences favorise en outre les échanges et l’apprentissage.
Les bénéfices sont importants : des études prouvent que les compétences acquises pendant une année d’échange sont extrêmement précieuses pour réussir dans le monde du travail. Au niveau Européen, les étudiant·e·s qui participent à Erasmus+ ont 50 % de risques en moins d’être encore au chômage un an après l’obtention de leur diplôme.
Mais en plus de l’accord de politique étrangère, le Parlement est désormais également sollicité sur le plan de la politique intérieure. Contrairement au programme de recherche Horizon Europe, pour lequel le message sur le financement de la pleine adhésion a déjà été présenté en 2020, le Conseil fédéral n’a jusqu’à présent pas présenté de message correspondant pour Erasmus+. Il doit maintenant faire cela le plus rapidement possible.
Argumentaire pour Erasmus+
Dans son argumentaire, l’UNES souligne les aspects qui seraient garantis par une association complète au programme Erasmus+ : la vraie participation au programme, le codéveloppement du programme (entre autres en ce qui concerne la numérisation) et le maintien de la Suisse comme place de formation et de recherche. En outre, des points tels que la mise en œuvre financière de la solution suisse sont abordés et pourquoi ces solutions transitoires ne constituent pas des solutions à long terme. Le faible taux de mobilité suisse est également problématisé et la valeur ajoutée d’Erasmus+ pour la société et les non-étudiant·e·s est mise en avant. Les derniers développements dans le dossier de la politique européenne du Conseil fédéral ne sont pas non plus oubliés.